Pont de Lucey

Article paru dans le bulletin communal n°71 de novembre 2022

Textes et recherches : Jean-François Cattin


Si le pont de Grésin fit beaucoup parler de lui dans l’histoire, il ne faut pas oublier les autres ponts utilisés par les Éloisiens et par les voyageurs passant par la Semine.

Aujourd’hui nous évoquerons un pont emblématique de l’histoire d’Éloise : le pont de Lucey.

Un des premiers passages du Rhône connu depuis l’antiquité, était une passerelle établie sur les rochers des Pertes du Rhône. Elle reliait la partie nord-ouest d’Éloise avec le village de Coupy. Elle était fragile, car souvent emportée par le fleuve en crue. Un pont de bois fut établi vers la fin du XVIIᵉ siècle, souvent réparé ou reconstruit, une reconstruction en bois de 1749 s’appuyait sur des rochers verticaux. Il durera jusqu’en 1760, date à laquelle il tombe en ruine. Reconstruit 72 mètres plus en amont au début des années 1760, une forte crue du Rhône l’emporte le 26 octobre 1778. Réédifié en 1780 il durera jusqu’en 1815, il est alors détruit par l’armée des Alpes, pour arrêter l’invasion autrichienne. Réédifié dans les années suivantes il prend le nom de pont Joseph Marion en 1860 ; en hommage au notaire de Coupy qui œuvra pour sa reconstruction. Un pont en pierre est finalement érigé en 1874. Ce pont d’une longueur de 24 mètres et de 6 mètres 40 de large avait un surplomb de 25 mètres au-dessus du fleuve. Il donnait accès au pont de Coupy sur la Valserine.

D’après un rapport de l’Intendant d’Annecy en 1749, un trafic important passait par le pont de Lucey, un commis des Gabelles et des douaniers étaient en poste côté Éloise avec, encore en 1767, un bureau qui vendait du tabac aux étrangers.

Il fut dynamité le 19 juin 1940 en même temps que les ponts d’Arlod et de Coupy. Une passerelle métallique provisoire au-dessus de l’usine électrique d’Éloise entre la rue Bertola et le chemin de Brès le remplaça ; les travaux, menés conjointement par l’entreprise Joyat Chabert et le 7e Génie d’Avignon débutèrent fin 1941 et se terminèrent le 21 janvier 1942, date de sa mise en service. Elle sera démontée et remontée à Pyrimont entre 1950 et 1954 après la mise en service de l’actuel pont de Savoie en 1949.

Les vestiges du pont furent noyés lors de la mise en eau du barrage de Génissiat en 1948.

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